2.5 Transmission du virus de la BVD

L'influence de  sur la séroconversion et la naissance d'animaux IP


L'estivage
L'estivage

 

Dans le cadre d'une étude destinée à déterminer l'influence de la fertilité sur les vaches laitières suisses, on a pu constater que le taux de séroconversion des animaux surveillés était plus élevé entre les mois de juillet à août et de janvier à avril. Le pic de l'été peut être attribué à l'estivage des animaux. Une grande partie des bovins se trouvant alors dans un stade de gestation précoce, ont donné naissance, l'hiver suivant, à des animaux IP [26].

A. Transmission du virus entre animaux isolés

La propagation du virus BVD est en tout premier lieu engendrée par des animaux infectés permanents (voir page précédente). Ils excrètent tout au long de leur vie de fortes quantités de virus par leurs sécrétions corporelles (salive, sécrétions nasales, urine, sperme) et par leurs excréments. Cependant, des bovins souffrant d'infections aiguës peuvent également transmettre le virus. Ils excrètent toutefois des quantités de virus bien plus faibles et ce, uniquement pendant quelques jours. Le virus de la maladie de Border des moutons peut se transmettre aux bovins ainsi que le virus de la BVD peut être transmis d'un bovin à un ovin (mouton) et extrêmement rarement à un caprin (chèvre). De nombreux ruminants sauvages peuvent aussi être infectés par la BVD; les connaissances actuelles rendent pourtant peu vraisemblable le fait qu'ils puissent remplir le rôle de réservoir de la maladie.

 

Transmission directe

  • La transmission par la bouche ou les naseaux est le cas le plus classique. La transmission directe, p. ex. par des contacts entre les bouches, est dans des conditions naturelles aussi celle qui est la plus efficace. Le cas échéant, il suffit parfois d'un contact d'une heure avec un animal infecté permanent pour transmettre le virus [60].
  • Sperme: le virus BVD peut également être transmis par le sperme (la semence) et ce, tant par des animaux infectés permanents, que par des taureaux souffrant d'infections aiguës. Les taureaux IP transmettent cependant le virus de manière bien plus efficace que les animaux souffrant d'infections aiguës.
  • La transmission par transfert d'embryons est théoriquement possible, elle peut cependant être facilement évitée en appliquant des mesures d'hygiène élémentaires.

Transmission indirecte

  • Par examen rectal: sans une hygiène appropriée, un examen rectal peut facilement transmettre la BVD d'un animal IP à un individu réceptif. [63] Les examens obstétricaux sont particulièrement délicats (risque d'infecter la progéniture ce qui, selon le stade de gestation, peut avoir des conséquences graves).
  • Par des seringues ou des pinces de pose de boucles nasales contaminées par le virus BVD [64]
  • Par des techniques de vaccination non hygiéniques: il est possible de transmettre la BVD au cours d'une vaccination effectuée de manière non hygiénique si p.ex., au cours de l'injection de vaccin ou de toute autre injection, la canule de la seringue vient à entrer en contact direct ou indirect avec des sécrétions corporelles contenant des virus [65].
  • Par des étables à stabulation libre contaminées: les animaux infectés permanents contaminent leur environnement de telle sorte que d'autres animaux peuvent y être infectés par la BVD et ce, même en absence de tout animal IP. C'est pourquoi il est nécessaire de nettoyer et de désinfecter les box de détention des veaux avant chaque nouvelle occupation.
  • Par des vaccins contaminés: en 1999, des foyers de BVD ont éclaté aux Pays-Bas et dans une moindre mesure en Italie du Nord, après qu'un vaccin contre l'IBR/IPV ait été administré aux animaux. Le vaccin concerné s'est avéré contenir le virus BVD.
  • Par des insectes: possible sous forme expérimentale (mouche d'étable, taon), elle n'a pourtant jamais été mise en évidence sur le terrain.
  • Transmission par voie aérienne: cette possibilité est envisagée, mais elle est encore l'objet de nombreux débats [65] [68] [69].

B. Transmission du virus entre effectifs

  • Marchés de bétail, salons, pacages communautaires, estivage: un virus en circulation se transmet facilement d'un effectif à un autre par des contacts directs (entre animaux ou par un tiers, p. ex. le personnel de soins). L'estivage joue à ce titre un rôle particulièrement important dans la propagation de la BVD en Suisse. Des vaches et génisses gestantes ou portantes sont regroupées sur les alpages avec des bovins provenant d'autres effectifs. Si une infection survient au moment de la phase critique de la gestation, il y a danger d'une infection chez le fœtus – synonyme des différentes conséquences déjà énumérées. La probabilité de la présence d'un ou de plusieurs animaux IP croissant avec le nombre d'animaux regroupés, les chances de générer de nouveaux animaux porteurs permanents du virus augmentent. Ceux-ci naissent ensuite au cours de l'hiver suivant au milieu de leur effectif de provenance (cf. aussi ill. de droite). Une solution consisterait à procéder à une vaccination préventive des animaux avant leur départ, malheureusement il existe encore de nombreux doute sur l'efficacité du vaccin contre la BVD utilisé actuellement !
  • L'achat incontrôlé de veaux à l'engrais par des exploitations d'élevage représente un risque pour deux raisons: la première est que les veaux à l'engrais proviennent souvent de bovins inséminés artificiellements avec du sperme provenant de taureaux à l'engrais ayant été exposés à un risque d'infection élevé pendant l'estivage ; la seconde étant que la plupart des veaux chétifs sont automatiquement destinés à l'engraissement. Le risque théorique d'introduire, à l'occasion de l'achat de 20 veaux, un animal IP dans son exploitation est – pour une prévalence d'IP de 2% - d'environ 33% [54].
  • Achat d'animaux en gestation dont le veau à naître est infecté permanent